Refaire la toiture d’une petite extension
Refaire la toiture d’une petite extension

Matériel nécessaire
- Niveau à bulle
- Cordeau traceur
- Agrafeuse
- Meuleuse et disque Ø 230 diamanté
- Perceuse sans fil
- Perforateur
- Cisaille à tôle
- Marteau
- Tracette
- Griffe
- Fer à souder à gaz
- Batte
- Plieuse-baguetteuse
- Auge et truelle
- Echafaudage (en location)…
- Chevrons sapin traité 60 x 80 mm
- Contre-liteaux et liteaux sapin traité 25 x 27 mm
- Écran de sous-toiture HPV
- Agrafes en inox
- Voliges sapin traité 14 x 105 mm
- Tuiles mécaniques en terre cuite à pureau plat (Ymeris HP13) : 258 x 437 mm
- Zinc en bandes (ép. maxi 7 à 8/10e mm)
- Gouttières (développé : 35 cm) et crochets galvanisés
- Acide chlorhydrique (ou chlorure de zinc en solution)
- Targettes d’étain
- Chevilles à frapper Ø 6 mm
- Bande plomb (largeur 220 mm)
- Bande porte-solin
- Mortier de chaux ou mortier bâtard
Retrouvez le plan de cette réalisation sur www.systemed.fr/boutique
- Difficulté : 4/4
- Coût : 2 840 € (location d’échafaudage incluse)
- Temps : 3 à 5 jours (pour 40 m2)
Au même titre qu’un ravalement, la remise à neuf d’une couverture est un travail peu courant.
Mais si, comme ici, il s’agit d’une petite extension, la tâche est accessible. À condition de prévoir environ une semaine d’intervention avec tous les aléas que suppose ce type de chantier (intempéries notamment). Il est également préférable d’intervenir à deux lorsqu’il s’agit de travaux en hauteur. Enfin, ce type de chantier impose des précautions (harnais, échafaudage…).
Refaire un toit : les différentes étapes
- Après la dépose des tuiles, il est souvent nécessaire de rénover la charpente en remplaçant les chevrons abîmés.
- On pose ensuite l’écran de sous-toiture et la nouvelle gouttière (ici, en zinc).
- On termine par le remplacement des contre-liteaux, liteaux, tuiles, mais aussi des bandes de rives et du solin qui viennent achever l’étanchéité en périphérie.
- De toutes ces opérations, la création de la gouttière est la plus complexe. Si l’on ne sait pas la mettre en forme et la souder, on peut opter pour un modèle en PVC.
Respecter le pureau
La pose des tuiles implique de prendre en compte certaines recommandations techniques (voir les DTU de la série 40), dont le pureau.
Le pureau désigne la longueur visible de la tuile une fois posée. Il dicte l’espacement des liteaux, qui doivent évidemment être parallèles et leurs jonctions coïncider avec un contre-liteau.
Le pureau est propre à chaque modèle de tuile et doit être respecté. Lorsqu’il est variable, on peut le réduire à sa valeur minimale, mais il ne faut jamais dépasser sa valeur maximale.
Déposer la couverture

Commencer par déposer les tuiles.
Même lorsque la toiture est basse, l’échafaudage se justifie pour les opérations réalisées en bas du rampant (gouttière, etc.).

De façon à pouvoir évacuer facilement les vieilles tuiles dans une déchetterie, stationner (si possible) une remorque ou un camion-benne (en location) à l’aplomb du bâti.

Comme il n’est pas question de poser de nouvelles tuiles sur de vieux liteaux abîmés, ceux-ci sont également déposés ou arrachés.
Préparer la charpente

Remplacer les chevrons de rive.
Le biseau correspond à la pente de la couverture : la coupe se fait à partir du mur d’appui avec une fausse équerre.

Si plusieurs chevrons sont remplacés, repérer les coupes de leurs extrémités inférieures au cordeau.
Tracer les repères et les scier tous en biseau à la même longueur.

Les intervalles au bas des chevrons sont comblés par des entretoises.
Les couper en série (après mesure) dans du chevron neuf, puis les clouer dans la panne sablière.

Vendu en rouleau, l’écran de sous-toiture est d’abord disposé au sol afin de découper (aux ciseaux ou au cutter) des lés à la même longueur que celle du toit.

Pour ne pas avoir à habiller ensuite la sous-face du débord de toit, réaliser un platelage en bois cloué sur les chevrons.

Le même type de finition est également réalisé le long de la rive latérale côté jardin.

À chaque chevron correspond un contre-liteau. Marqués à la scie (sans abîmer l’écran de sous-toiture !), ils peuvent être découpés au bas du toit.
Les clouer ensuite dans les chevrons, sans prendre appui entre eux.
Astuce rénovation de toiture

En l’absence de volige, poser l’écran de sous-toiture en partant du haut du toit (avec une remontée de 50 mm sous le futur solin).
Cela évite d’endommager ou de déformer l’écran en marchant dessus.
L’agrafer en veillant à ce que le lé supérieur chevauche le lé inférieur.
Fabriquer la nouvelle gouttière

Découper un rectangle plus grand que le talon à réaliser dans une chute de zinc.
Plaquer la pièce au bout de la gouttière, tracer l’arrondi correspondant et découper à la cisaille.

Présenter le talon en retrait du bord de la gouttière.
Après avoir décapé le zinc, souder aux extrémités et au centre.
Joindre les 3 points.

Fabriquer la naissance à partir d’une chute de zinc roulée sur elle-même en lui donnant une forme conique.
Décaper puis braser les extrémités l’une sur l’autre.

Se servir de la naissance comme d’un gabarit pour tracer.
Découper ensuite le trou correspondant : d’abord par quelques traits de scie puis à la cisaille.

Placer la naissance de descente de gouttière dans son logement pour en vérifier le contour sur la pièce.
L’ôter pour plier le bord supérieur à la pince.
Reloger la naissance dans l’orifice et finaliser au marteau.

Vérifier que l’ourlet de la naissance est bien plaqué sur le tour de l’orifice.
Décaper les surfaces de contact et souder 2 points opposés.
Poursuivre pour les réunir.
4. Poser la gouttière

Pour que la gouttière repose à l’horizontale dans le sens transversal, fixer ses crochets à cheval sur le dernier liteau cloué au bas de la charpente et sur le platelage.

Contrôler ensuite l’horizontalité du premier crochet.
Fixer un autre crochet à l’autre extrémité du toit.

Tendre ensuite un premier cordeau en bas des deux crochets. Puis régler la hauteur du second crochet pour obtenir une pente de 1,5 cm/m vers la descente.

Tendre un second cordeau à l’avant des crochets d’extrémité. Il permettra d’aligner les crochets intermédiaires.

Positionner la gouttière.
Replier les pattes situées à l’arrière des crochets vers le bas pour immobiliser la gouttière.
Contrôler à nouveau la pente avec un niveau à bulle.

Couvrir le platelage côté égout avec une bande d’écran de sous-toiture débordant sur la gouttière.
Clouer 2 contre-lattes de l’épaisseur des tuiles pour assurer leur alignement.
Raccorder deux longueurs de gouttière

Joindre deux sections de gouttière n’est pas une opération compliquée à condition de savoir comment procéder.
La gouttière d’amont doit toujours recouvrir celle d’aval de 1 cm environ.

Étamer chaque extrémité du joint et progresser vers soi pour les réunir.

Estomper les reliefs avec un chiffon pour favoriser l’écoulement.
5. Fixer le liteaunage

Le pureau est la partie exposée de la tuile.
Variable pour ce modèle (de 280 à 350 mm), il est ici de 315 mm.
Cette cote permet de ne pas avoir de découpe au faîtage.

La reporter en marquant les repères au compas de couvreur ou à l’aide d’un mètre.

Joindre chacun des repères tracés le long des rives latérales, par un trait de cordeau pour obtenir des axes permettant d’aligner les liteaux selon l’intervalle requis.
Info+ : clouer les liteaux en partant du bas du toit

Clouer les liteaux à partir du bas de la toiture. Cela permettra de prendre appui dessus pour progresser vers la rive de tête.
Aligner leurs extrémités avec l’une des rives latérales et recouper ce qui dépasse de l’autre rive.

La gouttière étant remontée par une contre-latte sous ses crochets, il faut ajouter une cale sous l’avant-dernier liteau.

Cette cale compensera aussi la différence d’épaisseur entre le platelage et le contre-liteaux pour éviter que le dernier rang de tuiles ne glisse.
Veiller à la ventilation, à la protection et à l’étanchéité

Plusieurs orifices de ventilation (chatières) sont à répartir entre les parties hautes et basses d’une pente de toit (environ 1 pour 20 m2).
Les placer le plus harmonieusement possible sur la pente en remplaçant des tuiles par des chatières aux endroits définis.

Très exposée à la pluie, l’extrémité de la panne sablière gagne à être protégée par une plaque de zinc.
Rabattre les bords d’une chute et la clouer dans le chevron de rive latéral.

Protéger aussi le chevron de rive latéral par une bande de zinc.
Rouler l’un des bords sur lui-même et plier la bande en L à la plieuse.
Couper l’extrémité basse à la verticale.

Placer la première tuile de rive un peu au-dessus de la gouttière.
La fixer à l’aide de vis spéciales dans les trous prévus en ne serrant qu’une fois toutes les tuiles de rive posées.

Former le solin qui assurera l’étanchéité haute du rampant à partir d’une bande de plomb pliée en son milieu.

Repérer le pli à la tracette et mettre le plomb en forme à la batte.

Faire des entailles sur la tranche supérieure du couvre-solin (alu).

Ces griffes permettront au mortier d’accrocher après fixation du couvre-solin avec des chevilles à frapper.

L’étanchéité des rives latérales nécessite également l’emploi d’un mortier de chaux (ou d’un mortier bâtard) teinté à l’aide d’un colorant.
Quel diamètre pour une descente de gouttière ?

Pour 40 m2, une descente de Ø 80 mm suffit. Ici son Ø est de 110 mm car elle est munie d’un jambon qui collecte les eaux de pluie de l’extension et d’une pente du toit de la maison.
Hervé Lhuissier
Photo :
Vincent Gremillet